Canot Apsara

Apsara est un ancien canot « senneur » construit en 1959 par les chantiers Sibiril de Carantec pour la pêche (à la senne) en baie de Locquirec (29). Il a été entièrement restauré et équipé pour la voile par un propriétaire précédent (+ mise en place d’un puits de dérive pour une « dérive-sabre » et n’a pas de moteur.
Bien que plus petit de 50 cm environ, il est gréé à la manière des canots jaguens (de St. Jacut de la Mer au nord-est de St.Brieuc) : Foc, misaine et tape-cul avec queue de malet pour l’écoute. Il navigue aussi parfaitement à l’aviron et à la godille.
On retrouve aussi ce type de gréement sur les canots de Barfleur.

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Apsara ile de Ré été 2014
Apsara sort de rénovation 2014

Pascal Lefebvre nous raconte les travaux sur Apsara, son canot breton :

Pour un peu plus de description, j’ai remplacé deux morceaux de l’étrave et du brion qui étaient atteint de pourriture à cause de pièce métallique traversant (clous, et anneau de remorquage). Sur les conseils de Roger, j’ai découpé et inséré des pièces en chêne en queue d’aronde.
J’ai remplacé la pointe du galbord bâbord qui était aussi pourrie par une pièce en mélèze. J’ai refait le calfatage en remplaçant l’étoupe par du sika 290DC (noir comme pour les ponts en teck). Pour les autres joints moins ouverts, j’ai laissé l’étoupe mais j’ai remplacé le mastic d’origine par un mastic époxy. Idem pour la jonction tableau-bordage, idem pour les tête de clous qui sont en retrait dans le bois. Je goudronne les œuvre vives (c’est la tradition pour ce type de canot) avec un produit d’étanchéité pour toit-terrasse. C’est très facile à appliquer, 400% d’élasticité et moins toxique que le brai historique ! J’ai cependant un petit soucis de finition car l’application au rouleau donne de petit picots que je dois effacer ensuite au ponçage. Je vais essayer une autre marque l’année prochaine…Sur les œuvres mortes, un coup de peinture glycéro noir brillant.

A l’intérieur, je traite les clous avec du Framéto, puis je passe une couche de goudron. J’avais utilisé du Blaxon l’année dernière, mais j’ai finalement mis le même produit qu’à l’extérieur.

Pour les planchers, après avoir renforcer les barreaux, j’ai repris les vernis avec une teinte en sous-couche puis un vernis marine incolore. Je ne suis pas très satisfait, à la première sortie, les gouttes d’eau ont auréolé comme un dépôt calcaire qui ne part pas…Il semble que ce soit une réaction provenant des couches de lasure sous-jacentes historiques. Je ne veux pas tout poncer car les planchers vont perdre leur cachet anciens (veinure du bois, clous…)

J’en ai profité pour renforcer un support de plancher avec une traverse en Mélèze, vissage inox.

J’en complètement refait le pontage avant, en sapin avec contre plaque en CP, collage au sika sur le banc d’étambrai et sur les serres, blocage sur l’étrave, car le point d’amure de misaine tire sur cette pièce. C’est intéressant à réaliser, découpage en pointe arrondie vers l’avant, passages des membrures… J’ai recherché une coloration avec des vernis pour retrouver la teinte des bancs arrière. Cela m’a permis de peindre des parties du bateau qui ne l’avaient jamais été, au niveau de l’étrave intérieure et des premières varangues.

J’en ai profité pour remplacer les taquets coinceur modernes par des taquets en bois (teck à peindre de chez « à l’abordage » et d’en ajouter un à l’avant pour l’amarrage.

Réarmement et voilà. Je suis très satisfait de l’étanchéité. Il y a encore quelques petites infiltrations mais c’est normal, surtout après un longue période d’hivernage au sec. Avec l’humidité, l’étoupe va faire son office. En fin de saison dernière, je passai beaucoup de temps à la pompe…

Apsara